vendredi 22 mars 2013

Irlande : le retour (économique)

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Les Irlandais eux-mêmes ont encore du mal à y croire. La nouvelle a fait plus de bruit dans le reste de l'Europe que dans la verte Irlande : la croissance semble être revenue, après deux ans de lourds sacrifices.


Dans un contexte européen en berne, les derniers chiffres du produit intérieur brut (PIB) irlandais font figure de miracle. Les estimations pessimistes de la croissance des pays européens, publiés vendredi, par la Commission européenne mettent en lumière les bons résultats irlandais.

Certains avancent même que, dès la fin de l'année 2013, l'Irlande pourrait se libérer du carcan de la Troika (FMI, BCE et Commission européenne) imposé à l'Irlande depuis 2010. Date à laquelle, un prêt de 85 milliards d'euros lui a été consenti pour le sauvetage de son système bancaire et le traitement de ses problèmes budgétaires.

Les chiffres avancés font état d'un PIB attendu en hausse de 1% à 1,5% en 2013, grâce notamment aux bons résultats des exportations irlandaises. L'accord passé, très récemment, entre l'Etat irlandais et ses créanciers a également permis un allégement du poids de la dette, allongant de plusieurs dizaines d'années la durée du prêt. Ce qui a fait dire à l'opposition que l'Irlande s'endettait sur le dos des futures générations.

Le président de la république d'Irlande, Michael D. Higgins, en visite officielle en France la semaine dernière, n'a pas hésité à déclaré : "La croissance est revenue. Après deux ans, nous sortons de la crise". Avant d'ajouter : "Nous avons payé le prix".

A coups de coupes budgétaires drastiques, de réductions de salaires massives, dans le privé comme dans le public (en moyenne 5,4%), de réductions d'effectifs (suivies d'une hausse de la productivité de 24,6%) et d'augmentations de l'imposition, l'Irlande a pu dégager un excédent commercial de 43 milliards d'euros.

Il ne faut pas pour autant occulter le taux de chômage avoisinant toujours les 15% et la situation désastreuse de l'économie domestique, dûe en grande partie à la baisse moyenne de 25% du revenu disponible par ménage.

Le président de la république d'Irlande n'a cependant pas oublié, lors de son passage à Paris, de critiquer à mots à peine voilés l'actuelle politique économique de l'Europe, en visant au passage Angela Merkel et François Hollande. Il a ainsi déclaré au Monde :"Nous souffrons d'un cauchemar bureaucratique irrationnel. Il y a une absence de courage moral en Europe".

Un président qui n'a jamais mâché ses mots pour critiquer le système actuel, profitant de la liberté que lui laisse son titre de président de la république d'Irlande - titre avant tout honorifique et de représentation.