mardi 26 novembre 2013

1913 : La Grande Grève de Dublin




Liberty Hall, Dublin. Siège du syndicat en 1913.


L'Irlande fête en grande pompe l'année du centenaire du premier mouvement social irlandais - et le début du syndicalisme dans le pays.

La confrontation des ouvriers irlandais face aux industriels dura plus de 6 mois. Elle précédait de trois ans seulement le Soulèvement de 1916 (Easter Rising) contre le pouvoir britannique. L'indépendance de l'Irlande fut proclamée en 1922.

1913 : les ouvriers irlandais vivent et travaillent dans des conditions épouvantables. Le taux de mortalité infantile est le plus élevé d'Europe. Le travail manque et la compétition entre ouvriers est rude. Les salaires de misère sont la règle pour des journées de travail toujours plus longues.

Dans ce contexte difficile, deux hommes se retrouvent face à face.

D'un côté, William Martin Murphy. Homme d'affaires de Cork, propriétaire de la plupart des journaux influents du pays, actionnaire du grand magasin Clery's, patron de la Dublin United Tramway Company et de la principale ligne de ferries reliant l'Irlande au Royaume-Uni.

A la tête de l'association du patronat regroupant 300 grands patrons irlandais, il combat l'idée d'un syndicalisme ouvrier et décrète l'interdiction d'embaucher des ouvriers supposés syndiqués.

De l'autre côté, James Larkin, dit "Big Jim". Né dans une famille d'ouvriers irlandais ayant émigré en Angleterre, Jim Larkin organise les syndicats ouvriers de Liverpool et de Belfast.

A Dublin, il fonde l'Irish Transport and General Workers' Union (ITGWU), en réponse à ses anciens camarades syndicalistes qui refusent la confrontation directe avec le patronat.

En août 1913, 40  puis 300 ouvriers sont licenciés, accusés d'appartenir au syndicat. Le patronat, mené par Murphy, fait venir des ouvriers britanniques et irlandais originaires d'autres comtés, pour remplacer les licenciés. On les surnomment les Scabs. C'est le grand Lock Out.

La Grande Grève de Dublin éclate. D'abord au sein de la compagnie des tramways de Murphy puis dans les filatures à travers toute la ville. A l'appel de Jim Larkin, les Dublinois descendent dans la rue, soutenus par certains intellectuels irlandais nationalistes (WB Yeat, Bernard Shaw). Dublin est totalement paralysé.

La police dublinoise (britannique) charge les manifestants et des victimes tombent. Une milice est alors formée pour protéger les ouvriers. Ce sera l'Irish Citizen Army, qui prendra activement part à l'insurrection de 1916 pour l'indépendance de l'Irlande.

Le début de la Première guerre mondiale en 1914, l'hiver rigoureux et le manque cruel de nourriture dans la capitale mettront fin à cette première grève sociale irlandaise.

Le conflit marquera les esprits à un point tel que, depuis cette date, le patronat irlandais a toujours cherché la négociation plutôt que le conflit avec les ouvriers et les employés.












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jeudi 21 novembre 2013

vendredi 15 novembre 2013

Le bon élève




L'Irlande est donc le premier pays de la zone euro sous assistance financière à sortir du plan d'aide accordé par la Troïka (BCE, FMI, UE) et à retrouver son indépendance financière et économique.

Le gouvernement a déjà annoncé que le pays sortirait du plan international dès le 15 décembre 2013 et retournerait sur les marchés dès janvier.

Hier soir, le gouverneur de la banque centrale irlandaise a affirmé que le pays se passerait de filet de sécurité, pourtant proposé par l'Union européenne.

C'est donc sans ligne de crédit de précaution que l'Irlande se retrouvera
confrontée aux réalités du  marché dès 2014.

Les institutions européennes et les bailleurs de fonds du pays se réjouissent haut et fort de ce retour qui constitue, à leurs yeux, un signal fort en faveur des plans d'austérité imposés comme remède à la crise.

Pourtant, la situation du pays reste encore instable.

La consommation intérieure est toujours au point zéro. Le petit commerce ne s'en sort plus et les magasins ferment leurs portes les uns après les autres.

L'économie irlandaise est étroitement liée à l'exportation et dépend en grande partie de la santé économique de la zone euro. Si une nouvelle crise survenait en Europe, l'Irlande serait touchée de plein fouet.

Le taux de chômage atteint les 14% de la population active - et même 18% dans certaines régions rurales très malmenées par la crise. Les jeunes sur-diplômés sont en première ligne.

Les prix de l'immobilier sont encore très en dessous de ce qu'ils étaient avant 2009. Seul Dublin et sa région commencent à connaître une embellie et ont vu les prix des maisons remonter de 10% sur un an. On prévoit une
hausse de 20% en 2013.

Une personne émigre d'Irlande toutes les 6 minutes. C'est le chiffre le plus élevé depuis le début des années 1980 - années noires de l'économie irlandaise.

Par ailleurs, la Troïka recommande au gouvernement irlandais de pratiquer encore plus de coupes claires dans le domaine de la santé - déjà bien éprouvé par les différents budgets d'austérité qui se sont succédé.

Malgré tout, l'Irlande se dit prête à affronter seule les difficultés liées à une crise économique et financière qui n'est pourtant pas terminée.

Elle a même tenu à rassurer ses partenaires européens en annonçant l'existence d'un matelas de 25 milliards d'euros en liquide. Afin de parer à toute éventualités.







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dimanche 10 novembre 2013

jeudi 7 novembre 2013