Irlande vue de Dublin
mercredi 8 février 2017
vendredi 7 mars 2014
1796-1798 : années des Français en Irlande
Qui se souvient des deux expéditions françaises en Irlande de 1796 et 1798 ? Personne, sauf quelques historiens.
Les Irlandais se souviennent bien de ces deux tentatives françaises - qui ont toutes deux échouées. Tentatives d'invasion pour les uns, tentatives de libération pour les autres.
La France prépare donc une grande expédition, forte de 15.000 soldats, rassemblée dans le port de Brest sous les ordres du général Hoche.
Le départ de la flotte est lancé durant l'un des hivers les plus tempétueux de l'époque. Les bateaux et leurs équipages, mal préparés, se dispersent et se perdent de vue au large.
Les Anglais, incapables de stopper militairement une telle flotte se contentent de profiter des tempêtes pour faire prisonniers de guerre quelques soldats français et naufrager leurs bateaux.
Durant ce désastre maritime, 1.000 soldats perdent la vie. Aucun Français n'atteint l'Irlande - à l'exception des prisonniers de guerre.
En 1798, on recommence. Le chef de la Société des Irlandais Unis, Theobald Wolfe Tone, se rend à Paris pour appeler le Directoire à l'aide. Son objectif : chasser pour de bon les Anglais de son pays.
Partie de Rochefort, la petite flotte française d'environ 1.000 soldats, commandée par le général Humbert, débarque à Kilcummin, dans le nord de l'Irlande. Rejoints par 5.000 rebelles irlandais, les soldats français remportent la victoire sur les Anglais lors de la bataille de Castlebar.
Insurgés irlandais (pickmen) - reconstitution historique
Les soldats français sont stupéfaits par la misère qui règne en Irlande. Le capitaine Jean-Louis Jobit rapporte dans son journal : "Les hommes, les femmes, les enfants presque nus n'ont d'autre asile qu'une étroite et pauvre chaumière qui ne les met pas à couvert des rigueurs des saisons. [...] Leurs aliments sont des pommes de terre, du lait aigre, presque jamais de pain et rarement de la viande. [...] Cette classe du peuple irlandais, qui est la plus nombreuse, offre un contraste révoltant avec la vie douce des Protestants [Anglais] qui presque tous possèdent de grandes richesses."
Les Français instaurent la République éphémère de Connaught. Mais le général Bonaparte et le Directoire sont plus intéressés par la campagne d'Egypte qui débute que par celle d'Irlande - qui aurait pourtant pu être la tête de pont d'une invasion de l'Angleterre, tant redoutée des Britanniques.
La France n'enverra donc pas de renforts au général Humbert. Les troupes françaises sont rapidement battues par les renforts anglais envoyés par Londres.
Lors de la reddition des troupes françaises, le général anglais demande, interloqué, au général Humbert : "Où est votre armée ?" - Le général français répond, en montrant les quelques soldats qui ont survécu aux combats : "La voici toute entière !"
Le général anglais continue, incrédule : "Et que comptiez-vous faire ?" Le général Humbert donne cette réponse superbe : "Aller à Dublin et briser les fers d'une nation qui souffre sous votre joug".
Le général anglais s'exclame alors : "Voilà bien une idée qui ne pouvait sortir que d'une cervelle française !"
Monument commémoratif - Killala
Les prisonniers français sont échangés contre des prisonniers anglais et renvoyés en France.
Les rebelles irlandais sont tous massacrés sans exception - à même les chemins et les troubières, à coup de sabres ou fusillés à bout portant.
Monument à la gloire des Pickmen - insurgé irlandais
Le leader des rebelles, Theobald Wolfe Tone est arrêté et condamné à la pendaison. Par égard à son uniforme français, il demande à être fusillé. On lui refuse cette faveur et il finit par se trancher la gorge dans sa cellule.
Les Irlandais se souviennent bien de ces deux tentatives françaises - qui ont toutes deux échouées. Tentatives d'invasion pour les uns, tentatives de libération pour les autres.
Emblème des Irlandais Unis
En 1796, le Directoire français décide d'assister, dans sa lutte contre l'oppresseur anglais, la Société des Irlandais Unis - fondée sur l'exemple de la Révolution française.La France prépare donc une grande expédition, forte de 15.000 soldats, rassemblée dans le port de Brest sous les ordres du général Hoche.
Les Anglais, incapables de stopper militairement une telle flotte se contentent de profiter des tempêtes pour faire prisonniers de guerre quelques soldats français et naufrager leurs bateaux.
Durant ce désastre maritime, 1.000 soldats perdent la vie. Aucun Français n'atteint l'Irlande - à l'exception des prisonniers de guerre.
En 1798, on recommence. Le chef de la Société des Irlandais Unis, Theobald Wolfe Tone, se rend à Paris pour appeler le Directoire à l'aide. Son objectif : chasser pour de bon les Anglais de son pays.
Partie de Rochefort, la petite flotte française d'environ 1.000 soldats, commandée par le général Humbert, débarque à Kilcummin, dans le nord de l'Irlande. Rejoints par 5.000 rebelles irlandais, les soldats français remportent la victoire sur les Anglais lors de la bataille de Castlebar.
Insurgés irlandais (pickmen) - reconstitution historique
Les soldats français sont stupéfaits par la misère qui règne en Irlande. Le capitaine Jean-Louis Jobit rapporte dans son journal : "Les hommes, les femmes, les enfants presque nus n'ont d'autre asile qu'une étroite et pauvre chaumière qui ne les met pas à couvert des rigueurs des saisons. [...] Leurs aliments sont des pommes de terre, du lait aigre, presque jamais de pain et rarement de la viande. [...] Cette classe du peuple irlandais, qui est la plus nombreuse, offre un contraste révoltant avec la vie douce des Protestants [Anglais] qui presque tous possèdent de grandes richesses."
Les Français instaurent la République éphémère de Connaught. Mais le général Bonaparte et le Directoire sont plus intéressés par la campagne d'Egypte qui débute que par celle d'Irlande - qui aurait pourtant pu être la tête de pont d'une invasion de l'Angleterre, tant redoutée des Britanniques.
La France n'enverra donc pas de renforts au général Humbert. Les troupes françaises sont rapidement battues par les renforts anglais envoyés par Londres.
Lors de la reddition des troupes françaises, le général anglais demande, interloqué, au général Humbert : "Où est votre armée ?" - Le général français répond, en montrant les quelques soldats qui ont survécu aux combats : "La voici toute entière !"
Le général anglais continue, incrédule : "Et que comptiez-vous faire ?" Le général Humbert donne cette réponse superbe : "Aller à Dublin et briser les fers d'une nation qui souffre sous votre joug".
Le général anglais s'exclame alors : "Voilà bien une idée qui ne pouvait sortir que d'une cervelle française !"
Monument commémoratif - Killala
Les prisonniers français sont échangés contre des prisonniers anglais et renvoyés en France.
Les rebelles irlandais sont tous massacrés sans exception - à même les chemins et les troubières, à coup de sabres ou fusillés à bout portant.
Monument à la gloire des Pickmen - insurgé irlandais
Le leader des rebelles, Theobald Wolfe Tone est arrêté et condamné à la pendaison. Par égard à son uniforme français, il demande à être fusillé. On lui refuse cette faveur et il finit par se trancher la gorge dans sa cellule.
mercredi 12 février 2014
Homophobie et droits des homosexuels
En plein débat sur les droits des homosexuels et sur le mariage pour tous (same sex marriage), le comédien-écrivain-drag queen, Rory O'Neill, alias Panti Bliss, s'est livré à une performance à l'Abbey Theater de Dublin.
La video aborde le problème latent de l'homophobie en Irlande. Contre toute attente, elle connaît un véritable succès dans le pays - et même au-delà.
Les Irlandais sont appelés à voter par referendum, à la fin du mois, sur le mariage pour tous. Les pour et les contre s'affrontent à coups de discours et d'analyses constitutionnelles via articles, interviews et interventions télévisées.
Si le mariage pour tous est adopté, c'est toute la Constitution irlandaise qui doit être revue. D'où l'incontournable vote par referendum.
Sous-titre en français disponibles en cliquant sur le bouton "captions", en bas à droite de l'écran.
jeudi 16 janvier 2014
dimanche 5 janvier 2014
Lettres d'Irlande
Paul et Ed n’ont rien de Banksters. Ils viennent de subir cinq années d’austérité imposée par l’Europe - avec leur cortège de salaires amputés, d’impôts explosés, de services de santé mutilés, d’emploi en chute libre et d’émigration massive.
Paul et Ed savent que l’Irlande est loin d’être le paradis fiscal dénoncé par certains en Europe.
Ils savent que leurs enfants, et leurs petits-enfants, auront encore à payer cette dette voulue par la Troïka pour sauver le système bancaire européen. Ils savent que leurs enfants et petits-enfants auront encore à émigrer – comme l’ont déjà fait leurs parents et leurs grands-parents avant eux.
Paul et Ed ont envoyé chacun une lettre au Irish Times. Voici ces lettres :
Ed : “ Il y a maintenant deux Irlande.
- Il y a l’Irlande de l’Establishment où le Gathering [grande campagne de marketing inventée en 2013 par le gouvernement pour faire revenir au pays, le temps des vacances, les Irlandais de la diaspora afin qu’ils y dépensent leur argent], la sortie du Plan d’aide international, NAMA [agence créee par le gouvernement pour racheter les actifs toxiques aux banques], les hauts salaires et pensions, les coupes dams le système de santé, les hausses d’impôts et des taxes sont, de façon générale, décrits comme de grands succès nationaux pour le bien de tous, sur un long terme.
- Et il y a l’Irlande cachée où l’émigration, le surendettement personnel généralisé, le chômage de masse, la pauvreté accrue et l’augmentation du nombre des sans-abris – avec leur lot de suicides, de stress et de problèmes de santé – sont systématiquement mis de côté et ne sont qu’à peine évoqués par le gouvernement et par les medias.”
Paul : “On estime à 78.000 le nombre de personnes qui auront quitté le pays sur une année (sur une population d’à peine 4 millions d’habitants), d’ici avril 2014.
Il est bon de replacer ce chiffre dans un contexte historique.
Depuis l’indépendance (1922), 80 années ont été marquées par le chômage de masse et l’émigration massive des forces vives du pays.
Une tendance qui continue aujourd’hui aussi fortement que lorsque mon père a été obligé de quitter ce pays dans les années 1950 – et sa soeur aînée avant lui, dans les années 1920. Moi-même j’ai dû faire le même voyage que mon père jusqu’en Angleterre, dans les années 1980.
Maintenant, je regarde mes enfants
Et je me demande où ils vont échouer dans les décennies qui viennent – puisque l’Etat irlandais doit désormais faire face à des décennies de remboursement pour des prêts contractés afin de payer les dettes de banques privées.
Ed et Paul ne pensent certainement pas qu’eux-mêmes et leurs enfants habitent dans un “paradis” – fiscal ou autre.
vendredi 3 janvier 2014
Dublin : la foire aux chevaux
Smithfield. Situé dans les quartiers difficiles du nord de Dublin, l'endroit est connu pour être le lieu de la plus vieille et de la plus grande foire de chevaux au monde.
Place de marché depuis le 17e siècle, Smithfield attirait jusqu'en 2013 une foule dense et hétéroclite à chacune de ses foire de chevaux. Les foires se tenaient tous les premiers dimanches de chaque mois.
Depuis janvier 2013, les autorités irlandaises ont décidé de limiter les jours de foire à seulement deux fois par an.
La raison de cette limitation : la très mauvaise réputation de cette foire et les témoignages de maltraitance et de cruauté envers les animaux.
En 2011, une fusillade a éclaté en pleine foire lors d'un conflit entre deux familles de Travellers (gens du voyage irlandais), semant la panique dans le quartier.
Toujours en 2011, un cheval mené au galop par son cavalier a traversé toutes les rues de Smithfield.
La foire de Smithfield continue d'être sous l'étroite surveillance de la Garda (police irlandaise) et de la Société irlandaise de Protection des animaux.
dimanche 22 décembre 2013
Noël irlandais
Voici venu le temps de Noël. En Irlande, les décorations et les sapins sont prêts depuis le 8 décembre car, dit la tradition, l'Immaculée conception eut lieu à cette date.
Bon Noël à vous ! (en gaélique).
Comme partout, le repas de Noël est un moment important. Il a lieu le jour de Noël, et rassemble toute la famille. La veille de Noël n'est pas véritablement fêtée et seuls quelques croyants se rendent encore à la messe de Minuit. Le 26 décembre, on célèbre le Stephen's Day : on rencontre les amis et on papote autour d'un vin chaud.
Mais la veille de Noël, il y a une chose que l'on fait sérieusement : on prépare l'arrivée du Père Noël. Les enfants laissent traditionnellement un "mince pie" (petit gâteau) et un verre de Guinness pour lui, sans oublier la carotte pour Rudolph.
Le jour de Noël arrive enfin. Après avoir ouvert les cadeaux, il est temps de passer à table.
Tout d'abord, il n'est pas rare de se voir servir du beau saumon frais d'Irlande, accompagné d'un peu de "soda bread" (pain noir sans levain).
Puis, vous verrez arriver sur la table le traditionnel jambon irlandais accompagné de sa dinde rôtie.
Arrivent enfin les desserts. "Mince pies", "cherries trifle" ou le fameux Christmas pudding, qui ne va pas sans son "brandy butter".
Christmas pudding
Cherries trifle
Brandy butter
Mince pie
Le tout arrosé de Guinness, de vin ou de... lait.
Il ne nous reste plus qu'à vous souhaiter à tous un Joyeux Noël !
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