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30 janvier 1972 - Derry (Irlande du Nord) : la population catholique de la ville manifeste pour la pleine reconnaissance des droits civils aux citoyens catholiques d'Irlande du Nord. La grande marche débute dans le calme, avec femmes, enfants, personnes âgées.
L'armée britannique veille.
Soudain, tout s'emballe. Des coups de feu sont tirés - dans la foule. Des civils sont tués. Le cessez-le-feu tarde à être décidé du côté britannique.
Mardi 15 juin 2010 : un rapport de 5.000 pages va enfin être officiellement publié. Qui a ordonné le massacre de ces dizaines de civils ?
Réponse : 38 ans plus tard.
Petit rappel :
En 1998, Tony Blair demande l'ouverture d'une enquête concernant ces événements - en parallèle des négociations qui ont abouti aux accords de paix de 1998 (Good Friday Agreement).
L'enquête a produit un rapport de 5 000 pages - après une enquête qui aura duré 12 ans.
Un premier rapport officiel, publié juste après le Bloody Sunday, affirmait que les soldats n'avaient ouvert le feu que pour se défendre. Or les manifestants n'étaient pas armés. Cinq manifestants ont été tués d'une balle dans le dos - dont l'homme qui brandit un mouchoir blanc en portant secours à un blessé.
Le rapport de Lord Saville a été publié mardi 15 juin, à 15.30 h à Derry (Irlande du Nord).
Plus de 500 journalistes venus du monde entier ont été accrédités et étaient présents.
Les familles des victimes étaient dans la salle, recueillies, attentives à la lecture du rapport - qui n'a pas été censuré par les autorités britanniques.
Les conclusions du rapport sont simples : le massacre est "injustifiable".
Le rapport précise également nettement et clairement que les parachutistes britanniques ont tiré à balles réelles, sans sommation pour prévenir les civils présents - et que toutes les victimes de la marche pacifique étaient désarmées et innocentes.
Pour la première fois en 38 ans, le gouvernement britannique reconnait ses torts : Cameron s'est exprimé, hier après-midi, devant la House of Communs, après la lecture du rapport et a déclaré que la Grande-Bretagne avait eu tort :
'What happened on Bloody Sunday was both unjustified and unjustifiable. It was wrong.'
Il a présenté ses excuses au nom de son pays :
"On behalf of our country I am deeply sorry" – British prime minister David Cameron
Une première dans l'histoire de l'Irlande du Nord (et de l'Irlande en général).
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RépondreSupprimerA la demande générale (et de Généline), voici un complément d'informations sur ces événements -complément qui avait effectivement disparu du post...
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