lundi 29 novembre 2010
Moi, survivant du Tigre celtique
Un écrivain irlandais maudit installé à Berlin témoigne sur son époque Tigre celtique. Ils étaient peu nombreux à avoir compris - et ils ont préféré partir... ou se taire.
Un article paru dans le Times du 26 novembre - et traduit par Presseurop :
L’écrivain irlandais Julian Gough a traversé les années du Tigre celtique en ne vivant guère que d’amour et d’eau fraîche. Il est aujourd’hui installé à Berlin, et voici le récit de son existence à l’époque, lui qui était sceptique (et fauché) tandis que le reste du pays basculait dans la fièvre immobilière qui a fini par le ruiner.
"En Irlande, du temps de la prospérité, il fallait vraiment travailler dur pour éviter de gagner de l’argent. J’y suis arrivé en devenant auteur de romans impopulaires. Ma moitié, elle, y est parvenue en devenant artiste. Nos amis faisaient du fric, nous faisions de l’art. C’était parfait. Après tout, un écrivain irlandais a le devoir sacré d’être en décalage complet avec son pays.
Mais passé l’an 2000, ce qui avait été un boom incontestable s’est transformé en bulle immobilière qui a fait perdre aux gens le sens des réalités. Très vite, le Irish Times s’est retrouvé affublé d’un supplément d’annonces immobilières plus épais que lui. Mes amis ont commencé à acheter des maisons toujours plus chères. La dette a explosé, mais les médias préféraient parler de prospérité.
Le seul journaliste financier irlandais à analyser clairement le phénomène fut David McWilliams. L’économiste Morgan Kelly écrivit un article étonnant où il disséquait toutes les bulles immobilières de l’histoire. L’Irlande avait fait tout ce qu’il ne fallait pas, au centuple. Le pays était totalement plumé. Je l’ai envoyé à tous mes amis. Je vivais encore à Galway, dans l’ouest, alors qu’eux tous s’étaient installés à Dublin, cœur palpitant du Tigre celte.
Ils n’ont rien voulu savoir. J’avais tort. Après tout, ils ne cessaient de s’enrichir pendant que moi, j’étais chaque jour un peu plus pauvre. La nation entière s’était pris une cuite, et parler de bulle pouvait susciter des réactions agressives.
Bertie Ahern, le Premier ministre irlandais de l’époque, fit un discours télévisé où il attaqua les gens comme Kelly et McWilliams qu’il accusa de “rester sur la touche à pester et à geindre … Je ne sais pas comment les gens qui font ça ne finissent pas par se suicider.” La foule rit et applaudit.
Le champagne coulait comme de la bière
Pendant ce temps, nos amis ont commencé à avoir des enfants, et à déménager dans de plus grandes maisons. Mais ils gardaient leurs maisons précédentes. J’étais perplexe. L’investissement ne suit-il pas deux règles d’or ? Il faut diversifier son portefeuille, et ne pas emprunter pour spéculer ? Or, les banques irlandaises s’étaient mises à conseiller au salarié lambda de jouer à quitte ou double en contractant deux énormes hypothèques.
En Irlande, une conversation sur deux portait désormais sur l’immobilier. Les gens prenaient leur weekend pour aller acheter des appartements en Bulgarie. Dans la vitrine de notre agent immobilier local, on trouvait des publicités pour des logements au Portugal. Mais mes amis ne me parlaient plus d’immobilier, ni de bulle, et ils s’énervaient quand j’évoquais le sujet. Du reste, nous ne nous fréquentions plus tant que ça.
Peu à peu, j’ai eu la sensation d’être comme un passager de troisième classe sur le Titanic, qui a vu l’iceberg ouvrir une brèche tout le long de la coque et qui vient de courir à l’étage jusqu’à la salle de bal pour donner l’alerte … et tout le monde continue à danser pendant que le brave homme est poliment raccompagné à l’extérieur. Parce qu’à ce moment-là en Irlande, si vous n’étiez pas propriétaire et que vous ne gagniez pas d’argent, vous étiez en troisième classe.
Les loyers, les prix, la consommation de cocaïne … tout faisait des bulles qui enflaient en moussant. Un soir, dans l’hôtel de Bono, ma compagne et moi avons eu une révélation en regardant nos amis commander négligemment des bouteilles de champagne médiocre à 90 euros pièce comme ils consommaient autrefois des bières. Quelqu’un a lancé : “Bah, on n’aura qu’à partager à la fin.”
Mon aimée et moi nous sommes regardés. A nous deux, nous avions dix euros, et nous avions prévu de faire durer notre eau gazeuse toute la soirée. Nous étions en retard pour le loyer. Nous avons présenté nos excuses, leur avons laissé nos dix euros, et nous sommes partis. L’Irlande était devenue une nation de propriétaires sans même s’en apercevoir. Et nous n’étions que des locataires.
L'ascension sans fin des prix de l'immobilier
J’ai terminé mon étrange roman sur l’Irlande moderne. Les méchants étaient un promoteur immobilier et un ancien Premier ministre. On peut s’en douter, aucun éditeur n’en a voulu. Ce livre était tout simplement absurde ! Les prix de l’immobilier avaient triplé en dix ans. Nous étions riches. L’histoire était finie, l’Irlande avait gagné, merci de la fermer.
Peu après avoir essuyé ses refus, nous nous sommes trouvés à court d’argent, notre fille est née et nous avons été expulsés le jour du Nouvel An 2006. Notre propriétaire, tigresse celte, était quelqu’un de charmant, mais elle avait pris une double hypothèque sur la maison pour acheter d’autres logements. Elle ne pouvait se permettre de baisser le loyer ; déjà, ce dernier était loin de suffire à couvrir l’hypothèque. Mais peu importait, puisque les prix de l’immobilier étaient voués à une ascension sans fin.
Nous avions encore quelques bons amis, même si nous ne les voyions jamais. Un couple qui travaillait dans la banque nous a trouvé une maison à Dublin dont le loyer était deux fois moindre que le prix du marché. Mais la prospérité continuait de prospérer, et bien vite, nous n’avons même plus été en mesure de payer la moitié d’un loyer irlandais.
L’amie d’un ami, à Los Angeles, nous a proposé sa maison, dans un village en France, sans loyer à payer. Nous avons émigré pour 50 cents chacun à bord de Ryanair. Nous avons pris deux sacs à dos, tout ce qu’une marmite contenait comme objets de valeur, et un ordinateur portable. En Irlande, nous avions traversé les années de misère et de chômage, mais nous n’avions pas pu survivre au boom.
La maison était minuscule, adorable, et à quatre kilomètres de la boutique la plus proche. Nous y allions avec la poussette, à travers des champs de lavande et de blé. Tandis qu’en Irlande, la prospérité atteignait son paroxysme, nous, fauchés que nous étions, nous chantions et savourions des pique-niques sous un chêne. Puis un éditeur a acheté mon livre.
Nous nous sommes déniché un foyer parmi tous les autres artistes sans le sou qui gravitent à Berlin, ville ruinée, bon marché. Un fonctionnaire a épluché nos déclarations irlandaises de revenus. Notre revenu se situait très, très en dessous du salaire minimum ; en dessous des allocations chômage. Il a sifflé et a dit : “Sie leben auf Liebe und Luft.” Vous vivez d’amour et d’eau fraîche.
Ils étaient condamnés mais ne le savaient pas
Un an plus tard, j’ai remporté le BBC National Award pour une nouvelle télescopant le Fianna Fáil, le parti au pouvoir en Irlande, et Le magicien d’Oz. Les gens pensaient qu’il s’agissait d’une comédie. On m’a invité à participer au plus grand talk show d’Irlande. Une limousine surdimensionnée est venue nous chercher à l’aéroport et nous a déposés dans un hôtel cinq étoiles flambant neuf, construit grâce à des allègements fiscaux par des promoteurs partisans du Fianna Fáil.
Ce soir-là, quand on m’a demandé pourquoi j’avais quitté l’Irlande, le petit pays le plus riche d’Europe, j’ai raconté l’histoire ci-dessus. Et j’ai ajouté que le boom sur l’immobilier était factice. Que c’était comme si j’assistais au déferlement d’une étrange religion sur toute la nation, comme si les gens montraient des maisons et disaient : "Vous voyez cette maison ? Elle vaut cinq millions d’euros.” Sauf qu’elle ne les valait pas, ai-je conclu.
Et, dans le silence glacial du studio, j’ai compris qu’ici, tout le monde avait investi dans l’immobilier et prévoyait d’investir encore. Que tous avaient hypothéqué leur logement pour acheter à leurs enfants une maison qui, bientôt, ne vaudrait pratiquement rien. Ils étaient condamnés mais ne le savaient pas. Un quart de la population me fixait. Je crois que jamais je ne me suis senti aussi seul.
Il m’arrive de revenir au pays à quelques reprises dans l’année, et j’y retrouve mes amis, à chaque fois dans un restaurant de moins en moins cher. Moi, je suis toujours fauché, mais maintenant, au moins, je peux payer ma part de l’addition. Et nous ne parlons toujours pas d’immobilier."
mardi 23 novembre 2010
Plus ça change... plus c'est pareil !
Paul Brady a écrit cette chanson en 1981, à une époque où le taux de chômage atteignait 19 p.cent de la population irlandaise.
A une époque où les Irlandais n'avaient d'autres choix que de s'exiler pour survivre - toutes générations confondues.
Le Tigre celtique n'est plus... Les Irlandais retrouvent le chemin de l'exil. Ils ont déjà commencé à partir. Plus ça change... plus c'est pareil !
NB : Merci à James de Paris.
lundi 15 novembre 2010
Crise ? Qu'ils mangent du fromage !
C'est la crise ? Le budget d'austérité (dévoilé en décembre) sera terrifiant ? Qu'importe ! Les Irlandais pourront toujours manger du fromage - irlandais, bien sûr.
C'est ce qu'a fièrement claironné, la semaine dernière, le gouvernement irlandais en annonçant qu'une cinquantaine de tonnes de cheddar irlandais sera distribuée, pour Noél, aux plus démunis.
"Free cheese for the needy", a ainsi triomphé le ministre de l'Agriculture, Brendan Smith, alors qu'il refusait d'annoncer la date de publication du plan d'austérité - qui doit s'étaler sur quatre ans.
Selon le Irish Times, le gouvernement retarderait cette publication en raison de l'élection législative partielle du 25 novembre. Mais ce n'est, of course, qu'une supposition.
L'Irlande, dont le déficit atteindra cette année 32 p.cent du PIB grâce au programme de renflouement des banques, prévoit six milliards d'euros de réductions de dépenses et de hausse d'impôts dans le budget 2011. Le gouvernement irlandais veut ainsi ramener le déficit public à environ 9,5 p.cent du PIB.
En résumé, les Irlandais n'ont pas à se plaindre puisqu'ils auront toujours du cheddar pour Noél.
Comme le Irish Times le souligne, quelqu'un, au gouvernement, a donc pensé, d'un seul coup d'un seul, que, bon sang mais c'est bien sûr... Marie-Antoinette ! "Jesus... cheesus... cheeses... cheese... that’s it. Cheese! Let them eat cheese!"
Et la journaliste du Irish Times de conclure : "Et s'il y avait eu aussi du vin gratuit dans la distribution - ce qu'il n'y a pas - l'expert "vin" du Irish Times vous aurait recommandé un verre de chateauneuf-du-pape pour accompagner votre cheddar Coalition."
vendredi 5 novembre 2010
Qualité de la vie en Irlande : 5e rang mondial
Depuis 1990, le Rapport sur le développement humain conduit sous l'égide des Nations Unies, publie l'Indice de développement humain (IDH), alternative aux mesures conventionnelles de développement - telles que le niveau de revenus et le taux de croissance économique.
L'IDH est une définition plus large du bien-être et fournit une mesure avec trois dimensions de base du développement humain : la santé, l'éducation et le revenu.
Ainsi, en 2010, l'Irlande se range en 5e position dans le classement mondial conduit par les Nations Unies.
L'Irlande arrive juste après la Norvège, l'Australie, la Nouvelle Zélande et les Etats-Unis pour la qualité de la vie. La France arrive en 14e position.
L'IDH de l'Irlande est 0.895. Les tendances de l'IDH dressent un tableau important aux niveaux national et régional et soulignent les écarts en matière de bien-être et de potentialités.
Cependant, l'Irlande ne brille guère en ce qui concerne l'égalité des genres pour laquelle elle ne se montre qu'en 29e position.
Mais, les Irlandais seront heureux d'apprendre que leur pays est toujours vu comme un endroit où il fait bon vivre.
Surtout après l'annonce, hier soir, d'un nouveau budget qui prévoit d'économiser non pas 2, non pas 4 mais bien 6 milliards d'euros cette année.
Mais tous les espoirs sont permis : selon le dernier rapport de la Banque mondiale, l'Irlande se place toujours au 9e rang des 183 pays de son classement pour l'investissement des entreprises.
Haut les coeurs !
Site web du Développement Humain des Nations unies : UNDP
L'IDH est une définition plus large du bien-être et fournit une mesure avec trois dimensions de base du développement humain : la santé, l'éducation et le revenu.
Ainsi, en 2010, l'Irlande se range en 5e position dans le classement mondial conduit par les Nations Unies.
L'Irlande arrive juste après la Norvège, l'Australie, la Nouvelle Zélande et les Etats-Unis pour la qualité de la vie. La France arrive en 14e position.
L'IDH de l'Irlande est 0.895. Les tendances de l'IDH dressent un tableau important aux niveaux national et régional et soulignent les écarts en matière de bien-être et de potentialités.
Cependant, l'Irlande ne brille guère en ce qui concerne l'égalité des genres pour laquelle elle ne se montre qu'en 29e position.
Mais, les Irlandais seront heureux d'apprendre que leur pays est toujours vu comme un endroit où il fait bon vivre.
Surtout après l'annonce, hier soir, d'un nouveau budget qui prévoit d'économiser non pas 2, non pas 4 mais bien 6 milliards d'euros cette année.
Mais tous les espoirs sont permis : selon le dernier rapport de la Banque mondiale, l'Irlande se place toujours au 9e rang des 183 pays de son classement pour l'investissement des entreprises.
Haut les coeurs !
Site web du Développement Humain des Nations unies : UNDP
mardi 2 novembre 2010
Grèves de France vues d'Irlande
Les grèves en France sont et resteront toujours un mystère pour la plupart des Irlandais.
Les grands medias de la République s'efforcent d'en rendre compte en toute impartialité mais, parfois, leurs chroniqueurs laissent échapper une opinion que la grande majorité de leurs concitoyens partagent - et avec eux une partie des Anglo-Saxons de par le monde.
Ainsi, le Sunday Business Post a publié, ce week end, une chronique de Jennifer O'Connell dans laquelle elle décrit les grèves françaises comme de simples manifestations d'émotions et de theâtralité. Des manifestations qui prennent l'allure, chez certains dit-elle, d'une addiction.
Elle poursuit en rappelant que chaque jour de grève coûte au pays plusieurs millions d'euros et finit par se demander si le résultat en vaut bien la chandelle.
Sa conclusion : les Irlandais ont bien raison de ne pas suivre cet exemple et ont bien assez à faire avec le remboursement des dettes de leurs banques et de celle de l'Etat !
Une conclusion somme toute assez "irlandaise"...
Les grands medias de la République s'efforcent d'en rendre compte en toute impartialité mais, parfois, leurs chroniqueurs laissent échapper une opinion que la grande majorité de leurs concitoyens partagent - et avec eux une partie des Anglo-Saxons de par le monde.
Ainsi, le Sunday Business Post a publié, ce week end, une chronique de Jennifer O'Connell dans laquelle elle décrit les grèves françaises comme de simples manifestations d'émotions et de theâtralité. Des manifestations qui prennent l'allure, chez certains dit-elle, d'une addiction.
Elle poursuit en rappelant que chaque jour de grève coûte au pays plusieurs millions d'euros et finit par se demander si le résultat en vaut bien la chandelle.
Sa conclusion : les Irlandais ont bien raison de ne pas suivre cet exemple et ont bien assez à faire avec le remboursement des dettes de leurs banques et de celle de l'Etat !
Une conclusion somme toute assez "irlandaise"...
lundi 1 novembre 2010
Test de paternité
Un laboratoire de tests génétiques basé à Dublin, le Ormond Quay Paternity Services (OQPS), a révélé, en mars 2008, que le nombre de demandes de tests en paternité explosait en République d'Irlande. Et la tendance ne s'est pas inversée, bien au contraire.
Selon le OQPS, le nombre de tests a augmenté de 80 % au cours des trois premiers mois de l'année 2008, comparé avec les mêmes mois de l'année 2007.
Les chiffres publiés ont révélé jusqu'à 35 % de tests négatifs. Un père sur trois n'est donc pas le père biologique.
Le OQPS a tenté d'expliquer ces résultats par la culture - poussée loin dans ses limites - du "binge drinking" .
Un phénomène qui fait des ravages en Irlande et en Grande-Bretagne chez les adolescents et jeunes adultes - phénomène qui semble d'ailleurs gagner maintenant la France.
Ingurgiter le plus d'alcool possible en un minimum de temps, dans le seul but d'être ivre-mort, est devenu le must pour une jeunesse (peut-être) un peu perdue.
Et les filles ne sont pas en reste. En une soirée, elles peuvent boire plus de quatre verres de vodka, whisky et/ou autre alcool fort. Sans oublier les pintes de Guinness.
Les conséquences peuvent parfois être dramatiques : viols, violences, comas éthylique.
Et parfois surprenantes : un ou une partenaire dont on ne se souvient pas, une fois les effets de l'alcool dissipés.
Et neuf mois plus tard, un rendez-vous pour un test de paternité.
Selon le OQPS, le nombre de tests a augmenté de 80 % au cours des trois premiers mois de l'année 2008, comparé avec les mêmes mois de l'année 2007.
Les chiffres publiés ont révélé jusqu'à 35 % de tests négatifs. Un père sur trois n'est donc pas le père biologique.
Le OQPS a tenté d'expliquer ces résultats par la culture - poussée loin dans ses limites - du "binge drinking" .
Un phénomène qui fait des ravages en Irlande et en Grande-Bretagne chez les adolescents et jeunes adultes - phénomène qui semble d'ailleurs gagner maintenant la France.
Ingurgiter le plus d'alcool possible en un minimum de temps, dans le seul but d'être ivre-mort, est devenu le must pour une jeunesse (peut-être) un peu perdue.
Et les filles ne sont pas en reste. En une soirée, elles peuvent boire plus de quatre verres de vodka, whisky et/ou autre alcool fort. Sans oublier les pintes de Guinness.
Les conséquences peuvent parfois être dramatiques : viols, violences, comas éthylique.
Et parfois surprenantes : un ou une partenaire dont on ne se souvient pas, une fois les effets de l'alcool dissipés.
Et neuf mois plus tard, un rendez-vous pour un test de paternité.
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