mardi 7 septembre 2010
Le pub traditionnel dublinois en résistance
"Etre un barman irlandais expérimenté, c'est comme un passeport pour travailler partout dans le monde. Les barmen irlandais sont réputés pour leurs manières et leur charme". Le barman du The Long Hall à Dublin, l'un des 14 pubs dublinois traditionnels survivants de la capitale irlandaise, est un passionné de son métier.
Au Mulligan's, ouvert en 1782 dans la Poolberg Street à Dublin, le refrain est le même. "Nous ne servons pas de nourriture, nous n'avons pas de musique en bruit de fond. Nous n'avons qu'une grande télévision sur le mur, pour les jours de matches de rugby ou de football gaélique. Ces jours-là, le pub déborde dans la rue".
Tous ces barmen ont en commun l'amour de leur travail. Même s'ils reconnaissent que ce n'est pas un travail facile. L'un d'eux admet que les heures de travail d'un barman professionnel irlandais ne sont compatibles ni avec une vie de famille, ni avec une vie sociale : "J'ai déjà travaillé de 10 heures 30 le matin jusqu'à 2 heures de l'autre matin. Mais maintenant, de plus en plus, le travail est organisé en équipes".
Ce qui n'empêche pas nombre de jeunes apprentis barmen préférer travailler dans les nouveaux "cafés" branchés de la capitale où la musique est mise à fond et la nourriture servie à toute heure.
Ces nouveaux "pubs" modernes font fortune en ce moment à Dublin et certains pubs traditionnels s'inclinent et finissent par suivre le mouvement.
Mais pour ceux qui veulent goûter le calme et la sérénité d'un endroit où tout le monde se connaît - du barman au dernier client qui vient d'entrer - le pub traditionnel reste l'endroit le plus prisé. C'est l'endroit où "les conversations et le craic [ambiance] font toute l'atmosphère", selon le patron de The Stag's Head dans Dame Court.
La preuve ? Même des célébrités comme Colin Farrell, Brendan Gleeson ou Peter O'Toole, en son temps, continuent à les fréquenter. "Parce qu'ils savent qu'ils y seront traités de la même manière que n'importe quel autre client", affirme le patron du Mulligan's.
Et la crise économique que traverse actuellement le pays va certainement ramener vers ces vieux pubs toute une clientèle qui les avait pourtant oubliés un peu trop vite.
Photos : CHURCHILL & KLEHR PHOTOGRAPHY
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