“Etre transformées en toilettes publiques”, telles sont les paroles rapportées par la responsable de l’organisation Ruhama pour la protection des femmes prostituées. Coups de poings au visage, coups de pied dans les escaliers, mordues, affamées, battues, tel est le lot des prostituées en Irlande.
La rapport annuel de l’organisation Ruhama, qui s’occupe de la protection des femmes prostituées en Irlande, est clair : la crise économique n’a fait que renforcer la violence que rencontrent les femmes obligées de se prostituer.
La responsable de l’organisation Ruhama est formelle : l’année dernière en Irlande, des femmes ont été battues pour avoir refuse d’avoir des relations sexuelles avec des clients ; elles ont été affamées et enfermées pour les obliger à obéir à la loi des clients et des “protecteurs”.
“Les clients sont de plus en plus jeunes et de plus en plus violents”, affirme le rapport. L’effet de la crise économique est renforcé par la large distribution de vidés pornos de plus en plus violentes à travers tout le pays.
Le mythe de la prostituée libre qui choisit d’exercer son metier comme elle l’entend est bien loin – si l’on en croit les témoignages recueillis par l’organisation Ruhama.
L’une des protégées de Ruhama décrit ainsi sa vie en maison close : “Les souteneurs font venir les filles dans les regions rurales du pays ou elles doivent rester enfermées, seules, entre 6 et 13 jours dans des appartements aux rideaux tirés en permanence. Elles n’ont aucun contact avec le monde extérieur et les seules personnes à qui elles peuvent parler sont leurs clients”.
“Les femmes doivent être disponibles entre 12 et 16 heures par jour, poursuit la protégées de Ruhama, et doivent tout accepter de leurs clients – mêmes ceux qui arrivent en groupes de deux ou trois”.
La légende du gentil client qui a juste besoin de parler fait partie du monde des Bisounours. Le rapport de Ruhama confirme : “Les clients ne se préoccupent pas de blesser physiquement les femmes. Ils sont juste à la recherche de leur plaisir. Les agressions verbales sont la norme.”
La prostitution en Irlande est tellement normalisée qu’il est normal pour les clients de venir attendre leur tour en discutant de leurs affaires entre eux, raconte une prostituée de Ruhama.
L’organisation Ruhama dénonce également les nombreux sites “Escort” d’Irlande promouvant telle ou telle maison close. Ces sites accroissent encore la pression subie par les prostituées.
Les clients y laissent leurs impressions après chaque passage avec la prostituée. La lecture des posts laissés par les clients – jusqu’à 10 en un mois pour certains – montre leur degré d’immaturité et leur problème relationnel avec les femmes.
Le plus inquiétant est que ces posts sont lus par les souteneurs qui obligent leurs “protégées” à y répondre. Si les “impressions” des clients sont negatives, elles doivent s’engager à faire mieux “la prochaine fois”.
Et les posts sont pour la plupart très négatifs. Les clients sont souvent “déçus” par les prestations fournies qui ne correspondent pas à ce qui était promis.
Les critiques portent également sur le faible niveau d’anglais des prostituées. Car contrairement à ce que promettent les sites vantant telle ou telle maisons closes, les prostituées ne sont que très rarement irlandaises.
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