jeudi 30 septembre 2010

Où sont les lézards en Irlande ?


La légende veut que saint Patrick ait chassé les serpents hors des terres irlandaises lorsqu'il est venu du pays de Galles pour christianiser les contrées celtes.

Personne, ici, ne penserait à expliquer le phénomène par le manque de soleil voire de chaleur. Cette idée semblerait même totalement incongrue à tout esprit irlandais.

Mais il semblerait que le saint ait oublié dans sa chasse un autre reptile. Il s'agit même de l'unique reptile "indigène" d'Irlande : le lézard gris.

Une étude menée par le National Common Lizard avec le Irish Wild Trust, dont les résultats ont été publiés en 2008, montre que le Lacerta Vivipara (ou lézard commun) a été vu partout en République d'Irlande - sauf dans trois comtés.

La raison pour laquelle sa présence n'a pas été signalée dans ces trois comtés (Westmeath, Laois et Monaghan) semble liée au manque d'attrait touristique de ces régions , et donc au manque de marcheurs. La présence des lézards a très bien pu ne pas être remarquée.

Tout le contraire des montagnes de Wicklow qui attirent les touristes grâce à leur site de Glendalough - et les lézards grâce à leurs tourbières.

Selon Sean Meehan, qui a coordonné l'étude pour le Irish Wild Trust, les tourbières sont l'habitat préféré du lézard irlandais qui y trouverait, selon lui, assez d'espace, d'insectes et de pierrailles pour sa survie en terre celtique.

mercredi 22 septembre 2010

Match France-Irlande... 1931 ! Retour vers le futur


Rugby : France Irlande 1931
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Le véritable match France-Irlande joué... en 1931 !

France : 3 - Irlande : 0

L'Irlande passe le test des marchés

L'Irlande a passé, mardi, haut la main le test sur ses capacités à faire face à la crise économique qui ravage le pays depuis deux ans. Après les rumeurs lancées par un article du Irish Independent sur une possible demande d'aide au FMI, l'Etat irlandais s'est décidé à prouver que le pays avait toujours les capacités de réaction et de contrôle de la situation - du moins, à court terme.

L'article du Irish Independent, basé sur une note d'étude de la Barclays sur la situation irlandaise, ayant affolé les marchés financiers et répandu le doute, au sein de l'Union européenne, sur la solvabilité même de l'Etat, le Trésor irlandais a donc levé, hier, 1,5 milliard d'euros - alors même que l'Etat n'avait nul besoin d'un tel apport de liquidités dans l'immédiat. L'opération avait valeur de test dans le but évident de prouver au reste du monde que l'Irlande n'avait pas - encore - besoin de l'aide extérieure.

L'opération a été un succès. Le pays a réussi à vendre de sa dette dès l'ouverture. Mais un succès payé très cher car les taux d'intérêt se sont envolés : 6 p.cent sur 8 ans.

Après trois budgets de rigueur en deux ans, des diminutions de salaires pouvant aller jusqu'à 13 p.cent pour les fonctionnaires, des coupes claires dans les allocations familiales et les indemnités de chômage, le prix à payer pour prouver la solvabilité du pays au reste du monde est difficile à accepter pour une population déjà étranglée par la montée du chômage (13, 8 p.cent) et les mensualités des prêts immobiliers dont les intérêts n'en finissent pas d'augmenter.

Mais les spécialistes se montrent rassurant en soulignant que cette émission a suscité trois fois plus de demandes que d’offres - ce qui est un record.

Natixis souligne même que "l’Irlande reste certes fragilisée à court terme et peut encore voir ses taux augmenter, mais elle ne risque pas le défaut de paiement, car elle mène une politique budgétaire crédible et rigoureuse, avec une trajectoire drastique de réduction des déficits, qui atteignent 14 % du PIB aujourd’hui"

Il n'en reste pas moins que l'Irlande n'avait certes pas besoin de ces rumeurs déstabilisantes pour gérer au mieux le sauvetage de son économie et de ses finances, déjà torpillé par le désastre de son secteur bancaire.

mercredi 15 septembre 2010

La Fondation Mary Robinson - Climate Justice est lancée



Mary Robinson a annoncé, hier soir, le lancement d’une nouvelle fondation dont l’objectif principal sera de mettre les droits humains au centre de l’agenda sur les changements climatiques.

La Fondation se préoccupera en priorité de centrer les politiques concernant le changement climatique sur la justice, l’égalité et le développement durable. Elle s’efforcera de promouvoir dans le monde un plan de justice-climat - ou “justice climatique”.

La nouvelle fondation portera - en toute logique - le nom de Mary Robinson Foundation – Climate Justice (MRFCJ).

Mary Robinson a été la première femme présidente de la République d'Irlande - du 3 décembre 1990 au 12 septembre 1997. Elle fut ensuite Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’Homme de 1997 à 2002.

Depuis 2007, elle fait partie du groupe des Global Elders, créé par Nelson Mandela afin de promouvoir la paix et les droits de l'homme dans le monde.

Elle est actuellement présidente de Realizing Rights : The Ethical Globalization Initiative

La Fondation Mary Robinson-Climate Justice souligne le besoin de prendre conscience, par le biais de l’éducation et la volonté politique, du nécessaire changement dans les rapports de force et de développement entre les peuples, à travers le monde.

La porte-parole de la nouvelle fondation précise même à ce sujet que l’”Irlande est bien placée pour jouer un rôle de leader en ce domaine".

MRFCJ affirme ainsi sa volonté d'être au centre de ce nouveau défi majeur du 21e siècle.

Fonctionnant grâce à des donations privées, la fondation bénéficie également du support d’organisations philanthropiques comme la Fondation Rockefeller ou la Fondation Nduna and Skoll, aux Etats-Unis, et de la One Foundation ou de Virgin Unite en Irlande.

mardi 14 septembre 2010

Les bébés des Magdalena Sisters parlent enfin

Les bébés des jeunes femmes envoyées de force dans les couvents des Magdalena Sisters, des années 1930 à la fin des années 1990 en Irlande, parlent enfin.

Ils ont dans les 40, 50 ou 60 ans maintenant - et ils parlent au nom de leur mère. La parole se libère ; les coeurs aussi.

En 2009, l'un de ces enfants oubliés d'Irlande a écrit une lettre très émouvante dans le courrier des lecteurs du Irish Times.

Après avoir écouté une série radiophonique traitant du sujet des Magdalena Sisters sur RTE Radio 1, il s'est décidé à interpeller le gouvernement irlandais en ces termes :

"Aujourd'hui, le gouvernement obligent ces femmes à prouver qu'elles ont été traitées en esclaves dans ces couvents. [...] Le gouvernement n'a-t-il aucune responsabilité financière et morale ? Aujourd'hui, le gouvernement donne des milliards aux banques et à leurs amis les promoteurs. [...] Et quand il s'agit du cas de ces pauvres infortunées femmes [...], il leur tourne le dos. N'y a-t-il aucune justice dans la société qui est la nôtre ?"

"Au fait, j'ai rencontré ma mère pour la première fois de ma vie à l'âge de 35 ans".

Et Leo Armstrong ajoute
: "Et ce n'était certainement pas grâce aux religieuses du couvent du Sacré-Coeur à Bessborough, Blackrock, comté Cork."



On se souvient du film de Peter Mullan dénonçant ces institutions irlandaises où les familles, l'Eglise catholique et l'Etat enfermaient des jeunes femmes - parfois des jeunes filles - au nom de la morale.

Voir à ce sujet le post d'avril 2010 : Tristes enfants d'Irlande

Enfermées à vie pour expier un péché qu'elles n'avaient pas commis. Filles-mères (bien souvent à la suite d'un viol), orphelines, femmes ou filles trop libres : la société irlandaise leur faisait vite retrouver le droit chemin dans ces "lavoirs" où elles passaient une vie entière à laver le linge sale des autres.

Elles n'en ressortaient bien souvent que pour aller au cimetière. Et encore : on a découvert récemment, dans les arrière-cours de ces couvents, des tombes sans noms ni dates.

mardi 7 septembre 2010

Le pub traditionnel dublinois en résistance



"Etre un barman irlandais expérimenté, c'est comme un passeport pour travailler partout dans le monde. Les barmen irlandais sont réputés pour leurs manières et leur charme". Le barman du The Long Hall à Dublin, l'un des 14 pubs dublinois traditionnels survivants de la capitale irlandaise, est un passionné de son métier.

Au Mulligan's, ouvert en 1782 dans la Poolberg Street à Dublin, le refrain est le même. "Nous ne servons pas de nourriture, nous n'avons pas de musique en bruit de fond. Nous n'avons qu'une grande télévision sur le mur, pour les jours de matches de rugby ou de football gaélique. Ces jours-là, le pub déborde dans la rue".



Tous ces barmen ont en commun l'amour de leur travail. Même s'ils reconnaissent que ce n'est pas un travail facile. L'un d'eux admet que les heures de travail d'un barman professionnel irlandais ne sont compatibles ni avec une vie de famille, ni avec une vie sociale : "J'ai déjà travaillé de 10 heures 30 le matin jusqu'à 2 heures de l'autre matin. Mais maintenant, de plus en plus, le travail est organisé en équipes".

Ce qui n'empêche pas nombre de jeunes apprentis barmen préférer travailler dans les nouveaux "cafés" branchés de la capitale où la musique est mise à fond et la nourriture servie à toute heure.

Ces nouveaux "pubs" modernes font fortune en ce moment à Dublin et certains pubs traditionnels s'inclinent et finissent par suivre le mouvement.



Mais pour ceux qui veulent goûter le calme et la sérénité d'un endroit où tout le monde se connaît - du barman au dernier client qui vient d'entrer - le pub traditionnel reste l'endroit le plus prisé. C'est l'endroit où "les conversations et le craic [ambiance] font toute l'atmosphère", selon le patron de The Stag's Head dans Dame Court.

La preuve ? Même des célébrités comme Colin Farrell, Brendan Gleeson ou Peter O'Toole, en son temps, continuent à les fréquenter. "Parce qu'ils savent qu'ils y seront traités de la même manière que n'importe quel autre client", affirme le patron du Mulligan's.

Et la crise économique que traverse actuellement le pays va certainement ramener vers ces vieux pubs toute une clientèle qui les avait pourtant oubliés un peu trop vite.

Photos : CHURCHILL & KLEHR PHOTOGRAPHY

dimanche 5 septembre 2010

Les Murals de Belfast

Dans cette vidéo, le lord-maire de Belfast fait faire le tour de sa ville à une équipe de journalistes en leur présentant les fameux Murals (murs peints) de Belfast.

La tradition des Murals remonte à 1908 avec le premier Murals loyaliste peint par des partisans de la Couronne d'Angleterre.

Mais les Murals ont vraiment commencé à être connus dans le monde entier avec le fameux "Derry", réalisé en 1969 - début de la période des Troubles qui ne se terminera que 30 ans plus tard (1998).

Les Républicains irlandais en feront alors leur media préféré pour faire connaître leur action politique.



La plupart des Murals sont réalisés par des artistes des rues, des habitants des quartiers de Belfast.

Ils sont souvent d'ordre religieux et/ou politiques - les deux domaines étant étroitement liés en Irlande du Nord.

Certains relèvent plutôt de la mythologie ou de l'histoire irlandaise - et parfois même traitent de sujets d'actualité internationale.

Ils sont en tout cas devenus incontournables à toute visite de la ville de Belfast.

jeudi 2 septembre 2010

Les Irlandais et l'alcool : 5 bonnes raisons de boire

En janvier 2009, le Government Alcohol Advisory Group a été mis en place afin d'étudier les raisons de la hausse des ventes et de la consommation d'alcool dans le pays (+17 p.cent en 10 ans).

L'Irlande est devenu le premier pays d'Europe en matière de consommation d'alcool, en particulier chez les jeunes - hommes et femmes confondus.

Loin de prendre cette étude au sérieux, les Irlandais y ont plutôt vu l'occasion de pratiquer leur solide sens de l'auto-dérision, qui leur a souvent servi par le passé à accepter une réalité pas toujours souriante.

Ils ont fait leur propre analyse de l'étude et en ont tiré leurs conclusions.

Première conclusion :

Rien ne sert d'interdire aux Irlandais de boire - ou d'essayer de diminuer leur consommation d'alcool. Il s'agit d'une fatalité : la fatalité irlandaise, qui obéit à 5 règles :


1- Le climat : Les Irlandais doivent vivre avec un climat type"Ventôse" (wintry dans le texte) tant le vent est omni-présent tout au long de l'année.
Ils doivent aussi accepter l'idée qu'ils descendent de peuples qui ont pu penser que cette île perdue dans l'océan, battue par les pluies et les vents, était habitable. L'alcool peut aider à accepter cette blessure originelle.




2- Les Englishers : Les Anglais ont maintenu les Irlandais sous leur coupe pendant des siècles. Tout ce qui va mal dans le pays désormais est de la "faute des Brits". Une bonne pinte de Guinness peut aider à les oublier.

3- L'Eglise catholique : Ces mêmes Englishers se sont empressé d'indiquer à l'Eglise catholique qu'il y avait là un peuple prêt à accepter sa tutelle - tant il était enfoncé dans son propre désespoir. Un bon verre au pub peut faire passer un trop long sermon.

4- Les batailles rangées : Les Irlandais les adorent - surtout à la sortie des pubs. Là encore, pintes et vodka peuvent soutenir.


5- Réputation irlandaise : Les Irlandais sont célèbres dans le monde entier pour leur consommation d'alcool. Ils ont une réputation à soutenir. Ils doivent donc continuer dans leurs efforts et ne pas décevoir leurs admirateurs.

Deuxième conclusion :

A la suite de ce rapport, pourtant sérieux, le gouvernement a renforcé les pouvoirs de la Garda (police) qui peut désormais arrêter les buveurs dans la rue.

mercredi 1 septembre 2010

La vie en maison close en Irlande : les prostituées parlent

“Etre transformées en toilettes publiques”, telles sont les paroles rapportées par la responsable de l’organisation Ruhama pour la protection des femmes prostituées. Coups de poings au visage, coups de pied dans les escaliers, mordues, affamées, battues, tel est le lot des prostituées en Irlande.

La rapport annuel de l’organisation Ruhama, qui s’occupe de la protection des femmes prostituées en Irlande, est clair : la crise économique n’a fait que renforcer la violence que rencontrent les femmes obligées de se prostituer.

La responsable de l’organisation Ruhama est formelle : l’année dernière en Irlande, des femmes ont été battues pour avoir refuse d’avoir des relations sexuelles avec des clients ; elles ont été affamées et enfermées pour les obliger à obéir à la loi des clients et des “protecteurs”.

Les clients sont de plus en plus jeunes et de plus en plus violents”, affirme le rapport. L’effet de la crise économique est renforcé par la large distribution de vidés pornos de plus en plus violentes à travers tout le pays.

Le mythe de la prostituée libre qui choisit d’exercer son metier comme elle l’entend est bien loin – si l’on en croit les témoignages recueillis par l’organisation Ruhama.

L’une des protégées de Ruhama décrit ainsi sa vie en maison close : “Les souteneurs font venir les filles dans les regions rurales du pays ou elles doivent rester enfermées, seules, entre 6 et 13 jours dans des appartements aux rideaux tirés en permanence. Elles n’ont aucun contact avec le monde extérieur et les seules personnes à qui elles peuvent parler sont leurs clients”.
Les femmes doivent être disponibles entre 12 et 16 heures par jour, poursuit la protégées de Ruhama, et doivent tout accepter de leurs clients – mêmes ceux qui arrivent en groupes de deux ou trois”.

La légende du gentil client qui a juste besoin de parler fait partie du monde des Bisounours. Le rapport de Ruhama confirme : “Les clients ne se préoccupent pas de blesser physiquement les femmes. Ils sont juste à la recherche de leur plaisir. Les agressions verbales sont la norme.”

La prostitution en Irlande est tellement normalisée qu’il est normal pour les clients de venir attendre leur tour en discutant de leurs affaires entre eux, raconte une prostituée de Ruhama.

L’organisation Ruhama dénonce également les nombreux sites “Escort” d’Irlande promouvant telle ou telle maison close. Ces sites accroissent encore la pression subie par les prostituées.

Les clients y laissent leurs impressions après chaque passage avec la prostituée. La lecture des posts laissés par les clients – jusqu’à 10 en un mois pour certains – montre leur degré d’immaturité et leur problème relationnel avec les femmes.

Le plus inquiétant est que ces posts sont lus par les souteneurs qui obligent leurs “protégées” à y répondre. Si les “impressions” des clients sont negatives, elles doivent s’engager à faire mieux “la prochaine fois”.

Et les posts sont pour la plupart très négatifs. Les clients sont souvent “déçus” par les prestations fournies qui ne correspondent pas à ce qui était promis.

Les critiques portent également sur le faible niveau d’anglais des prostituées. Car contrairement à ce que promettent les sites vantant telle ou telle maisons closes, les prostituées ne sont que très rarement irlandaises.