vendredi 25 février 2011

Ghost estates ou les fantômes d'Irlande


Voici à quoi ressemblent certains coins d'Irlande. Des déserts ruraux, aux marges de villes moyennes, parsemés de quelques pavillons dernier chic, qui ne souffrent que d'un seul défaut : personne n'y habite.

Avec la mort du Tigre celtique, des centaines de "nouveaux quartiers" se retrouvent à l'abandon - et leurs rares habitants avec.

Les promoteurs, qui s'étaient frotté les mains devant cette nouvelle mine d'or dans les années 2006-2007, sont vite repartis après l'éclatement de la bulle immobilière irlandaise.

Les prix de l'immobilier ont chuté de plus de 30 p.cent en six ans. Ceux qui avaient acheté une maison ne peuvent la revendre. Les banques irlandaises ont durement resserré les cordons de la bourse. Et plus personne ne peut acheter de maison.

D'ailleurs, plus personne ne veut investir dans le bâtiment. Et les chantiers, commencés pendant la période faste, en restent là où on les a laissés : à moitié finis - ou pas finis du tout.



Pendant l'hiver 2009, une jeune femme est morte de froid dans un de ces "quartiers fantômes". L'organisme qui gère son bloc d'appartements avait décrété que le chauffage coûtait trop cher pour les deux locataires qui y habitaient. Et avait coupé le gaz. Cette nuit-là, la température a chuté sous zéro - et Claire est morte, seule.

Beaucoup d'Irlandais ont cru pouvoir acheter leur maison dans ces endroits aux prix abordables. Ils ont en masse contracté un prêt immobilier - souvent sans apport personnel.

Avec la crise économique et financière que connaît l'Irlande, la plupart d'entre eux ont perdu leur emploi. Et doivent maintenant rembourser la banque pour une maison qu'ils n'habiteront jamais.



Et les rares qui pourront s'y installer n'auront de toute façon aucun magasin, aucune école, aucun médecin à des kilomètres à la ronde.

Et, en aucun cas, ils ne pourront revendre leur bien pour aller voir ailleurs - si les cieux sont plus cléments avec les miséreux.

2 commentaires:

  1. Les Irlandais sont logés à la même enseigne que les américains. Je viens de voir un documents passionnants diffusés par Paul Jorion. Les expulsions sur l'ensemble des USA en 2010 ont représentées 46 maisons pour 1.000 et dans certaines régions particulièrement en Floride ou Californie parfois 12 ou 16 maisons pour 1.ooo.
    Des cartes parsemées de petits points rouges (les expulsés), horrible !!
    Et pendant ce temps nous sommes ici suspendus aux résultats des élections en Irlande.
    Une fois encore merci pour toutes ces infos.
    Dominique

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  2. Oui, les expulsions hors de maisons finies ou non (mais souvent finies) ont été terribles en Californie. Si à San Francisco les prix restent élevés et les acquéreurs potentiels présents, dans la Central valley (Fresno, Merced) des rues entières sont vides dans des quartiers de latinos qui ont tout perdu.

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