mercredi 30 novembre 2011

Crise et profits (pour certains)

Un article du journaliste irlandais John Waters, paru dans le Irish Times du 29 novembre, pointe du doigt les incohérences de la crise actuelle. Le journaliste se pose même la question de savoir s'il existe bien encore, en Irlande, la notion collective de "pays" et de "société".


Il se base sur une publicité récente pour une compagnie en ligne, spécialisée dans les investissements juteux : "L'euro est peut-être au bord de l'implosion mais pas vos profits." On pouvait encore voir cette publicité, il y a quelques jours, sur le site Internet du Irish Times lui-même -  en face des articles sur les difficultés des ménage irlandais ou la hausse spectaculaire du chômage chez les hommes de 25-45 ans.

Ainsi, comme le souligne John Waters, la désastre économique et social que vit actuellement l'Irlande n'empêche en rien les affaires de tourner - et de promettre de juteux bénéfices aux petits malins qui sauront en tirer profit avant les autres.


Editos, courriers des lecteurs, reportages : tout est fait par les médias pour rappeler le naufrage irlandais. Pourtant, dans ces mêmes pages, les "marchés" sont toujours aux aguets, guettant leurs futures proies - sans même s'en cacher.

John Waters en arrive alors à se demander si le concept de "nation", tous unis autour de l'idée d'un "nous", existe toujours en Irlande. La communauté nationale est-elle toujours unie pour lutter contre les difficultés liées à la crise mondiale ou bien est-elle divisée entre ceux qui paieront le prix fort et ceux qui en tireront de larges bénéfices ?


Le journaliste du Irish Times termine son exposé sur une note plutôt pessimiste et, au final, très "irlandaise" dans son fatalisme. Selon lui, le terme "économie" ne recouvre plus maintenant que les intérêts divergents de joueurs cherchant à sortir vainqueurs d'un jeu qui régit aussi la vraie vie de vrais gens. Quelles qu'en soient les conséquences sociales et humaines.

Sources : Presseurop - Irish Times

mardi 22 novembre 2011

Irish, la langue oubliée

Qui parle encore l'irlandais en Irlande ? Les écoliers ? Oui. Les étudiants ? Certains. Les citoyens ? Très peu - voire aucun. Sauf s'ils habitent dans l'Ouest, dans le Gaeltacht.

Pourtant, la langue est toujours enseignée (c'est même une matière obligatoire à l'école primaire) - et on doit savoir la parler si on veut devenir fonctionnaire d'Etat.

Mais la langue gaélique se laisse peu à peu oublier par son propre peuple qui lui préfère celle des anciens vainqueurs, plus porteuse d'avenir.

Juste un petit tour au pays des Gaels - pour le craic :



Et plus authentique :

mercredi 9 novembre 2011

L'extraction de gaz de schiste en Irlande

Une campagne nationale contre l'extraction de gaz de schiste en Irlande commence à s'organiser alors que le gouvernement irlandais autorise toujours l'utilisation de cette technique sur son territoire.

Les deux points rouges sur cette carte indiquent le centre de vastes zones de prospection et d'extraction (source : Sinistre gaz-de-schiste)

Tout a commencé en février 2011 lorsque l'Etat irlandais a permis à deux compagnies pétrolières, l'une irlandaise, l'autre australienne, d'effectuer des recherches de gaz naturel en Irlande. Les premières études de terrain laissaient en effet présager de très bons résultats. Dans la foulée, la permission de prospecter a aussi été donnée à une troisième compagnie, britannique cette fois.

Les prévisions ont été confirmées. Il existe bien une large réserve de gaz naturel en Irlande. Elle se situe à l'ouest de l'Irlande, la partie la plus  sauvage et la plus authentique du pays. La zone s'étend de Sligo au comté de Clare en passant par le bassin du Lough Allen.

Pour les autorités irlandaises, il s'agit maintenant de chiffrer les réserves exactes de gaz naturel et, surtout, de connaître le pourcentage de ce qui pourra être extrait du sous-sol. Ce processus pourrait prendre deux ans et demi - selon certains experts.

Dans la région du Lough Allen la présence de gaz naturel est connue depuis plusieurs décennies. Le premier puits de forage y est apparu il y une cinquantaine d'années. Mais les techniques utilisées n'ont jamais permis la commercialisation de cette ressource naturelle sur une vaste échelle.

La technique d'extraction de gaz de schiste (qui consiste à infiltrer un cocktail chimique dans les puits forés afin de fracturer la roche et libérer le gaz) change toute la donne.

Et c'est bien ce qui fait peur aux populations locales et à certains élus. Outre les dommages sur les sites eux-mêmes, les dangers et les risques pour la santé publique sont mis en avant par les anti-fracking (extraction de gaz de schiste).

La campagne irlandaise anti-fracking s'appuie en effet sur les désastreux exemples américains (voir video) et l'interdiction en France de cette technique depuis juin 2011.
Gasland - United States

mardi 8 novembre 2011

L'Irlande décryptée par Radio France International

Carrefour de l'Europe, une émission de RFI avec le correspondant du Irish Times à Paris, un professeur de Trinity College à Dublin et un journaliste de Presseurop :









vendredi 4 novembre 2011

Le bon élève irlandais et la crise grecque

Qui aurait cru que la crise que traverse actuellement la Grèce affecterait le bon élève qu'est devenue l'Irlande en Europe ?

C'est pourtant bien ce qui se passe après l'annonce-surprise du premier ministre grec d'un référendum portant sur le plan d'aide européen à la Grèce.

Depuis, les événements se sont précipités en Grèce mais la situation reste la même pour l'Irlande : malgré tous les efforts fournis depuis près de trois ans, les félicitations récentes du FMI et de l'Union européenne et une croissance positive ce semestre, le Fonds européen de stabilité financière (FESF) a décidé de bloquer les fonds promis à l'Irlande.

Le FESF a décidé d'attendre que le calme revienne et que les marchés se stabilisent avant de procéder à l'émission obligataire de 3 milliards d'euros nécessaire pour financer l'aide à l'Irlande.

Le Fonds avait déjà procédé à une émission obligataire en janvier 2011 pour lever 5 milliards d'euros destinés à l'Irlande. Le FESF doit financer 17,7 milliards d'euros pour aider l'Irlande - le reste venant de l'Union européenne et du FMI.

Le bon élève paierait-il pour les autres ? Les Irlandais ont en bouche comme un goût de feta amère.