mercredi 28 septembre 2011

Conduire à l'irlandaise

Conduire en Irlande. Comment décrire ces moments d'extase et de zénitude ? Comment raconter les mots d'oiseaux (en français, c'est plus prudent) et les gestes pas trop gracieux (latin blood, so exotic) du conducteur français sur une route irlandaise ?

Il suffit de s'installer derrière un volant pour comprendre.



Première règle à retenir : toujours s'attendre à l'inattendu (Always expect the unexpectable).

En Irlande, chacun peut demander à la Garda Station (Police) une autorisation de permis provisoire, pour une durée de deux ans. En clair : après avoir passé un test théorique minimal du Code de la Route, on vous donne un petit papier qui vous permet d'acheter votre voiture et de partir sur les routes d'Irlande, bannière au vent.

A partir de là, tout peut arriver. Conducteurs français, oubliez tout ce que vous avez appris. Le but du jeu en Irlande est d'éviter les autres voitures. Le reste n'est que bla-bla.

Ainsi, sur une belle route droite, vous voyez se profiler à l'horizon une intersection avec un panneau Stop pour ceux qui arrivent de leur ferme. Vous pourriez penser que le conducteur marquera bien son stop et arrêtera son auto... Que nenni ! Il ralentira certes bien un peu mais continuera sur sa lancée.

Autre exemple : les demi-tours sur la route (mes préférés). A toute heure et en tous lieux, on vous fera la démonstration de magnifiques demi-tours juste devant vous - ne vous laissant que le temps d'écraser votre pédale de frein.

Les limites de vitesse ? Si vous avez l'envie saugrenue de les respecter, bon courage. Avec un petit 50 à l'heure en ville, on jouera aux auto-tamponneuses avec vous. Avec un 80 à l'heure sur une petite route de campagne sinueuse, toute l'Irlande vous dépassera en vous faisant de grands signes de la main - merci ou coucou, on ne sait pas très bien.



Sur une même route, vous pouvez voir un panneau indiquant 80 à l'heure, puis, à quelques mètres d'intervalle, un autre marquant 60. Que s'est-il passé entre ces quelques mètres pour que l'on décide de ralentir la vitesse des voitures ? Mystère.

De toute façon, tout le monde s'en fiche. Ici, on roule soit à 40 à l'heure (la Vieille Irlande), soit à 150 (la Nouvelle Irlande). Entre les deux : vous.

Et cahin-caha, en essayant de deviner ce qui arrive en face de vous, malgré les talus non défrichés et les nids-de-poule gigantesques, vous arriverez presque toujours à bon port.

Car il faut le souligner :  le conducteur irlandais est avant tout urbain. Il vous laissera passer s'il vous voit perdu au milieu de panneaux indicateurs trop petits pour être lus à 60 km/heure - ou se rangera pour que vous puissiez le doubler en pleine ligne continue.

En passant, il n'oubliera pas de vous faire un large geste de la main. Bonne route !

1 commentaire:

  1. Le conducteur irlandais, aussi mauvais que chez moi mais en bien plus aimable... Mais j'ai surtout été marquée par le piéton irlandais qui ignore superbement les passages piéton qui du coup, servent plutôt de pure décoration...

    RépondreSupprimer