mercredi 22 septembre 2010

L'Irlande passe le test des marchés

L'Irlande a passé, mardi, haut la main le test sur ses capacités à faire face à la crise économique qui ravage le pays depuis deux ans. Après les rumeurs lancées par un article du Irish Independent sur une possible demande d'aide au FMI, l'Etat irlandais s'est décidé à prouver que le pays avait toujours les capacités de réaction et de contrôle de la situation - du moins, à court terme.

L'article du Irish Independent, basé sur une note d'étude de la Barclays sur la situation irlandaise, ayant affolé les marchés financiers et répandu le doute, au sein de l'Union européenne, sur la solvabilité même de l'Etat, le Trésor irlandais a donc levé, hier, 1,5 milliard d'euros - alors même que l'Etat n'avait nul besoin d'un tel apport de liquidités dans l'immédiat. L'opération avait valeur de test dans le but évident de prouver au reste du monde que l'Irlande n'avait pas - encore - besoin de l'aide extérieure.

L'opération a été un succès. Le pays a réussi à vendre de sa dette dès l'ouverture. Mais un succès payé très cher car les taux d'intérêt se sont envolés : 6 p.cent sur 8 ans.

Après trois budgets de rigueur en deux ans, des diminutions de salaires pouvant aller jusqu'à 13 p.cent pour les fonctionnaires, des coupes claires dans les allocations familiales et les indemnités de chômage, le prix à payer pour prouver la solvabilité du pays au reste du monde est difficile à accepter pour une population déjà étranglée par la montée du chômage (13, 8 p.cent) et les mensualités des prêts immobiliers dont les intérêts n'en finissent pas d'augmenter.

Mais les spécialistes se montrent rassurant en soulignant que cette émission a suscité trois fois plus de demandes que d’offres - ce qui est un record.

Natixis souligne même que "l’Irlande reste certes fragilisée à court terme et peut encore voir ses taux augmenter, mais elle ne risque pas le défaut de paiement, car elle mène une politique budgétaire crédible et rigoureuse, avec une trajectoire drastique de réduction des déficits, qui atteignent 14 % du PIB aujourd’hui"

Il n'en reste pas moins que l'Irlande n'avait certes pas besoin de ces rumeurs déstabilisantes pour gérer au mieux le sauvetage de son économie et de ses finances, déjà torpillé par le désastre de son secteur bancaire.

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