mardi 14 septembre 2010

Les bébés des Magdalena Sisters parlent enfin

Les bébés des jeunes femmes envoyées de force dans les couvents des Magdalena Sisters, des années 1930 à la fin des années 1990 en Irlande, parlent enfin.

Ils ont dans les 40, 50 ou 60 ans maintenant - et ils parlent au nom de leur mère. La parole se libère ; les coeurs aussi.

En 2009, l'un de ces enfants oubliés d'Irlande a écrit une lettre très émouvante dans le courrier des lecteurs du Irish Times.

Après avoir écouté une série radiophonique traitant du sujet des Magdalena Sisters sur RTE Radio 1, il s'est décidé à interpeller le gouvernement irlandais en ces termes :

"Aujourd'hui, le gouvernement obligent ces femmes à prouver qu'elles ont été traitées en esclaves dans ces couvents. [...] Le gouvernement n'a-t-il aucune responsabilité financière et morale ? Aujourd'hui, le gouvernement donne des milliards aux banques et à leurs amis les promoteurs. [...] Et quand il s'agit du cas de ces pauvres infortunées femmes [...], il leur tourne le dos. N'y a-t-il aucune justice dans la société qui est la nôtre ?"

"Au fait, j'ai rencontré ma mère pour la première fois de ma vie à l'âge de 35 ans".

Et Leo Armstrong ajoute
: "Et ce n'était certainement pas grâce aux religieuses du couvent du Sacré-Coeur à Bessborough, Blackrock, comté Cork."



On se souvient du film de Peter Mullan dénonçant ces institutions irlandaises où les familles, l'Eglise catholique et l'Etat enfermaient des jeunes femmes - parfois des jeunes filles - au nom de la morale.

Voir à ce sujet le post d'avril 2010 : Tristes enfants d'Irlande

Enfermées à vie pour expier un péché qu'elles n'avaient pas commis. Filles-mères (bien souvent à la suite d'un viol), orphelines, femmes ou filles trop libres : la société irlandaise leur faisait vite retrouver le droit chemin dans ces "lavoirs" où elles passaient une vie entière à laver le linge sale des autres.

Elles n'en ressortaient bien souvent que pour aller au cimetière. Et encore : on a découvert récemment, dans les arrière-cours de ces couvents, des tombes sans noms ni dates.

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