samedi 29 octobre 2011

Nouveau président d'Irlande


Ei l'Irlande a un nouveau président : Michael D Higgins, poète, membre du Labour Party - et 9e président de la République d'Irlande.

mercredi 26 octobre 2011

Elections présidentielles

Demain sera un grand jour : après 14 ans passés à la présidence de la République d'Irlande, Mary McAleese passera la main à l'un des sept candidats actuellement en lice pour le poste suprême.

Sept candidats : du jamais vu en Irlande. Et pas n'importe lesquels ! Parmi eux, on peut noter quelques "cas" :

- David Norris, homosexuel déclaré et assumé (un comble pour un pays qui interdit toujours l'avortement et où il était encore difficile de trouver des préservatifs il y a à peine 15 ans), né au Congo, protestant.

- Martin McGuinness, ancien responsable de l'Armée républicaine irlandaise (IRA), dont le rôle dans plusieurs meurtres pendant l'époque des "Troubles" reste toujours un sujet délicat à aborder.

- Dana Rosemary Scallon, ancienne chanteuse de pop music et gagnante à l'Eurovision de 1970, anti-divorce, anti-avortement et anti-contraception - et euro-sceptique.

- Michael D. Higgins (plus connu sous le nom de Michael D), poète, membre du Labour Party, ardent défenseur de la République d'Irlande.

- Sean Gallagher, ancien présentateur à la télévision nationale RTE, soutenu par le pouvoir en place pendant près de 20 ans, un des plus jeunes candidats. Il a décidé de ne pas utiliser d'affiches pour sa campagne, estimant que ce n'était que "gaspillage de l'argent du contribuable".

Le scrutin aura lieu demain, jeudi 27 octobre 2011. Les résultats ne seront connus que dans quelques jours, le mode de scrutin en Irlande étant extrêmement compliqué : scrutin "alternatif" quasi-impossible à expliquer pour les non-initiés.

La fonction présidentielle en Irlande relève surtout du rôle de représentation. Le chef de l'Etat est élu pour 7 ans, renouvelable une fois.

Tous les pouvoirs exécutifs sont confiés au Premier ministre (Taoiseach). Le gouvernement gère toutes les affaires de l'Etat et la Chambre des représentants (Dail Eireann, la Chambre basse du Parlement)  gère celles du gouvernement.

Ainsi, l'Assemblée choisit le nouveau Premier ministre - qui est alors nommé par le (la) président(e) de la République. Même pour ses discours publics, le chef de l'Etat doit d'abord obtenir l'autorisation du gouvernement.

Le seul pouvoir que la Consitution de 1937 lui reconnaît est celui de refuser de dissoudre l'Assemblée (en cas de désaccord avec le gouvernement). Ce qui oblige alors le Premier ministre à démissionner puisque la Constitution irlandaise lui refuse le droit de rester à son poste s'il perd sa majorité à l'Assemblée.

C'est la première fois qu'autant de candidats se présentent pour la présidence de la République d'Irlande. Les sondages prédisent déjà que trois candidats seraient en tête : Norris, Higgins et enfin Gallagher.

A suivre.

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vendredi 21 octobre 2011

Compliments pour l'Irlande

Décidément, les compliments pleuvent sur l'Irlande en ce moment. Alors que le reste de l'euro-zone est en ébullition, les Irlandais reçoivent des félicitations de partout.

En juillet, c'était le FMI et les grandes institutions internationales. Aujourd'hui, c'est l'Union européenne elle-même qui vante les vertus des différents plans d'austérité irlandais.

Pragmatiques, décidés à payer leurs dettes accumulées pendant les années glorieuses du Tigre celtique, les Irlandais commencent à voir la lumière poindre au bout du (long) tunnel.

Les chiffres de la croissance sont meilleurs que ceux annoncés et les grandes compagnies internationales continuent à s'installer sur le sol irlandais.

Multinationales pour ordinateurs ou produits chimiques et pharmaceutiques, Google, Facebook, Intel, Twitter, tous ont opté pour l'Irlande. La langue anglaise d'abord, puis le taux d'imposition sur les société les ont décidé à rester en dépit des difficultés financières et bancaires du pays.

L'Irlande est toujours la tête de pont entre l'Amérique et l'Europe - comme les Irlandais se plaisent à se considérer.

Mais les problèmes de l'Irlande sont loin d'être tous résolus. Et le plus important d'entre eux reste le taux de chômage, qui atteint maintenant un peu plus de 14 % - après avoir flirté avec les 4 % pendant les années fastes. Il faut souligner que le chômage de longue durée, qui avait quasiment disparu de l'île, explose depuis deux ans.

La consommation intérieure est quasiment atone. Les petites entreprises ferment leurs portes les unes après les autres et le marché immobilier est toujours inerte.

L'émigration a repris et les jeunes générations partent sitôt leurs diplômes en poche : Canada, Australie, Nouvelle-Zélande ou Afrique du Sud sont désormais leur nouvelle porte de sortie. Ce sont 40.000 jeunes Irlandais qui ont quitté le pays en 2010 - sur une population d'à peine 4 millions.

Et maintenant, un problème de plus se pointe à l'horizon : la crise européenne. Et ça, les Irlandais ne savent pas faire. Comment gérer les problèmes intérieurs si  le risque vient de l'extérieur ?

lundi 17 octobre 2011

Les juges perdent leur perruque


L'austérité aura eu raison d'une tradition vieille de plus de 350 ans, qui avait pourtant su résister à l'indépendance de l'Irlande en 1922.

Les juges irlandais ont perdu leur perruque ! Le Comité du règlements des tribunaux supérieurs a décidé, jeudi 13 octobre 2011, de mettre fin à l'obligation pour les juges de porter perruque.



La tradition de la perruque était l'une des dernières marques de l'empire colonial britannique sur l'île d'Emeraude, et remontait à 1660.

Mais la décision de faire disparaître ce vestige colonial a moins à voir avec l'Histoire qu'avec les mesures d'austérité actuelles que connaît le pays.



Il faut dire que chaque perruque de juge valait 2.200 euros - et se retrouvait souvent sur leurs notes de frais.

jeudi 13 octobre 2011

Encore plus d'austérité

Après avoir reçu les compliments du FMI, l'Irlande vient de s'entendre dire qu'elle doit faire encore plus d'efforts en matière d'austérité.

Cette fois, la recommandation vient d'un organisme irlandais indépendant, le Conseil consultatif budgétaire irlandais (IFAC), créé en juin dernier et dont la mission est de conseiller le gouvernement irlandais en matière budgétaire.

Ainsi donc, les Irlandais doivent se préparer à resserrer leur budget, déjà réduit à la portion congrue pour beaucoup.

L'IFAC vient de rendre son rapport et ses conclusions sont claires : l'Irlande doit économiser 4,4 milliards d'euros en 2012. Plus que les prévisions annoncées de 3,6 milliards.

Le plan d'aide de 85 milliards d'euros conclu en 2010 avec le FMI et l'Union européenne prévoyait  déjà la réduction du déficit budgétaire irlandais - qui avait atteint 32% du PIB en 2010 en raison du sauvetage des banques irlandaises.

Le nouveau Conseil consultatif demande au gouvernement irlandais de ramener le déficit budgétaire à 8,4% du PIB pour 2012 (au lieu des 8,6% prévu initialement dans le plan d'aide).

L'IFAC recommande également d'atteindre un déficit des dépenses publiques de 1% seulement en 2015, alors que le plan d'aide prévoyait, lui, un déficit de 2,8%.

Le gouvernement irlandais doit présenter son projet de budget pour 2012 à la fin du mois. Parallèlement, la campagne électorale pour les prochaines élections présidentielles, qui auront lieu le 27 octobre, bat son plein.

L'année qui s'annonce risque bien d'être mouvementée pour les Irlandais. Car, même si la présidence de la République d'Irlande a un rôle plus honorifique que politique, le changement de titulaire de la charge risque bien de provoquer un réel tournant dans la vie politique du pays.

mardi 11 octobre 2011

Budgets d'austérité et santé publique

Le contre-coup des différents budgets d'austérité qui ont permis un léger rebond économique en Irlande ont un coût social évident.

Le pays souffre en silence. On ne se plaint pas. On paie ses dettes - ou du moins on s'y efforce.

Les efforts énormes demandés aux Irlandais au cours de ces trois années de crise ont eu un impact immédiat sur leur santé. Dans les rues irlandaises, vous ne verrez pas d'enfants aux lunettes de couleur ou à l'orthodontie parfaite.

La plupart de ceux qui payaient jusqu'ici une assurance-maladie privée ont dû, bon gré mal gré, s'en passer. L'Etat rembourse bien les dépenses de santé mais au minimum. Ce qui ne garantit absolument pas une bonne prévention lorsque l'on sait qu'une simple consultation chez un généraliste coûte 60 euros.

Le reportage de Arte (février 2011) ci-dessous montre à quel point le pays va mal :

L'Irlande en croissance

Enda Kenny, premier ministre irlandais




Doucement mais sûrement, dans le calme et le pragmatisme, l'Irlande remonte petit à petit la pente. Ce n'est pas pour autant que les Irlandais, peuple sage et réaliste, vont se mettre à hurler leur joie dans les rues et sauter au plafond.

Ils savent que beaucoup reste à faire. Ils savent aussi qu'après la folie des années "Tigre celtique" qui leur colle aux semelles, le mieux qu'ils puissent faire est de rentrer la tête dans les épaules. Et attendre - comme toujours.

Ainsi donc, les statistiques officielles publiées le 22 septembre 2011 nous annoncent l'augmentation du produit intérieur brut (PIB) de 1,6% au deuxième trimestre, par rapport au premier. Ce qui nous fait une croissance du premier trimestre revue à la hausse de 1,9% (contre 1,3% dans la première estimation).

C'est donc (beaucoup) mieux que la Grèce et le Portugal. Et beaucoup mieux que les autres pays européens qui revoient leur croissance à la baisse.

Le FMI et les marchés ne s'y trompent d'ailleurs pas. En juillet déjà, l'Irlande avait reçu les félicitations du Fonds monétaire international. Et les taux des obligations pour l'Irlande sur dix ans se trouvent désormais autour de 8,5% (contre plus de 13% en juillet).

Des exportations en hausse et le plan d'aide de 85 milliards d'euros conclu avec le FMI et l'Union européenne peuvent expliquer ce rebond prudent de l'économie irlandaise.

Mais les Irlandais préfèrent ne pas crier victoire trop tôt - et se contentent d'une prévision de croissance sur l'ensemble de 2011 très serrée. Le pays reste fragile. En témoignent le marché immobilier toujours gelé et la consommation intérieure quasi-inexistante.











lundi 10 octobre 2011

L'Irlande se rebiffe

Le ministre irlandais de l'agriculture, Simon Coveney, l'a dit clairement lors d'une interview donnée le 3 octobre 2011 au média français Challenges : l'Irlande ne compte pas réduire son impôt sur les sociétés.

Le jeune politicien de centre-droit, ex-député européen, fils de ministre, répond posément aux questions portant sur la situation économique stabilisée de son pays - qui a reçu dernièrement les félicitations du FMI.

Ainsi, la croissance du pays est plus forte que prévue - grâce notamment aux exportations de produits agricoles irlandais. L'Irlande exporte 85% de sa production agricole dont 60% vers la France. Le ministre explique que les ventes vers la France se sont accrues de 26% sur les six premiers mois et devraient encore s'accroître de 15% au cours du second semestre.

"La France est un partenaire privilégié pour nous" tient-il à souligner. Les produits importés d'Irlande sur le marché français sont le boeuf, l'agneau, les produits de la mer et les produits laitiers. La France exporte vers l'Irlande essentiellement des plats préparés, du vin et du pain.

Le jeune ministre de l'agriculture souligne également que les progrès de l'Irlande en matière de croissance économique interviennent après trois années particulièment éprouvantes pour les Irlandais. Mais, "les Irlandais sont des gens réalistes" et pragmatiques. Si la situation est meilleure que prévue, ils savent que de gros efforts restent encore à faire pour redresser la barre.

Et c'est pourquoi, comme tient à le dire fermement le nouveau ministre irlandais de l'agriculture, l'Irlande ne baissera par son impôt sur les sociétés qui lui permet toujours d'attirer de grosses compagnies américaines sur son sol.

Et de conclure : "Ce n'est pas Sarkozy qui décide. La fiscalité est du ressort des Etats".

mardi 4 octobre 2011

Energies renouvelables : une chance pour l'Irlande

Un rapport publié en mai 2011 par l'ambassade de France à Dublin (auteur Laetitia de Cazenove) souligne l'importance des énergies renouvelables pour l'Irlande en cette période de crise économique, financière et énergétique.

L'auteur du rapport rappelle que l'Irlande est un pays extrêmement dépendant en matière d'énergie puisqu'elle importe pétrole, charbon et gaz naturels.

Cependant, le rapport annonce que les objectifs du gouvernement irlandais sont de trois ordres : sécurité de l'approvisionnement, compétitivité des coûts et protection de l'environnement.

Pour ce faire, l'Irlande parie sur les énergies renouvelables. Ainsi, le gouvernement irlandais a lancé un National Renewable Energy Action Plan pour dynamiser les implantations de fermes éoliennes sur tout le territoire. Le gouvernement entend atteindre avec ce plan 36,4 % de la demande en électricité, d'ici 2020.

Le vent est donc la meilleure ressource de l'Irlande en matière d'énergies renouvelables. Mais ce n'est pas la seule : selon le rapport, les ressources en matière de vagues (côte ouest du pays) représentaient, en 2006, 75% de la demande totale en électricité.

De plus, l'Irlande possède des ressources en matière d'énergie marémotrice. L'objectif du gouvernement irlandais est de développer, pour 2020, ces énergies marémotrices et houlomotrices - et de produire 12% de son électricité à partir d'éoliennes off-shore.

Le rapport de l'ambassade de France en Irlande se termine sur une note résolument positive. Il prévoit que le pays pourrait, à moyen terme, devenir une "grande puissance mondiale exportatrice d'électricité". Comme le souligne l'auteur, l'Irlande a déjà raccordé son réseau national avec d'autres pays (UK, Ecosse ou les pays du Nord de l'Europe) et pourrait faire encore mieux dans les prochaine années.