lundi 12 avril 2010

L'Irlande après la Grèce ?

L''Etat irlandais a dévoilé, fin mars, son plan de sauvetage bancaire. Ce plan prévoit la nationalisation de cinq des plus importantes banques d'Irlande. L'annonce a fait grincer bien des dents mais, comme le souligne le ministre irlandais des finances, Brian Lenihan, "c'est la moins pire des solutions" à apporter au problème irlandais.



Contrairement aux autres banques européennes, qui ont réussi à rembourser les aides publiques en 2009, les banques irlandaises se débattent toujours avec les conséquences des deux crises majeures simultanées qu'a connu l'Irlande, ces dernières années : la crise financière mondiale et l'éclatement de sa bulle immobilière et de crédit.



Le PIB irlandais a chuté de 13 p.cent par rapport à 2007 et le taux de chômage atteint, en mars 2010, 13,4 p.cent de la population active. Le taux d'endettement des ménages ayant enflé de 60 p.cent à 150 p.cent en 10ans, les banques doivent aujourd'hui faire face à une multiplication des défauts de remboursements (crédits immobiliers, crédits à la consommation, etc). L'Irlande est l'un des pays dévoloppés les plus touchés par la crise internationale. Et le gouvernement ne prévoit un retour de la croissance qu'au deuxième semestre 2010.



C'est aussi le pays qui a réagi face au problème le plus vite et le plus drastiquement. Dès 2008, le gouvernement irlandais mettait en oeuvre un plan de sauvetage prévoyant réductions de salaires, réductions des allocations sociales et hausses des impôts. Toutefois, l'impôt sur les sociétés, moteur important de l'économie irlandaise, restait intouché.



Le pays a ainsi pu éviter la crise politico-financière que connaît actuellement la Grèce. De plus, il faut noter que la dette publique de l'Irlande reste inférieure à la moyenne de l'Union européenne : elle était de 64, 5 p.cent fin 2009 - bien plus faible que celle du Portugal, de l'Italie ou de l'Espagne. Et même inférieure à celle de la France ou de l'Allemagne.



Il n 'empêche que cette recapitalisation des banques irlandaises et la création d'une "bad bank" (NAMA) - qui va racheter aux banques pour 81 milliards d'euros de leurs créances douteuses - passent mal auprès des contribuables et des partis d'opposition irlandais. L'Union européenne, qui avait déjà félicité l'Etat irlandais pour son plan d'austérité, devrait approuver ce plan de sauvetage bancaire dans les jours qui viennent.

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